Avec le changement de plan causé par la température incertaine de l’ouragan Fiona, le bateau a pris la direction de Blanc-Sablon. Son arrivé, Minuit. Je me suis endormie dans les bras de Morphée tout en ayant décidé de mettre mon cadran pour l’heure d’arrivée. La seule et plus grande déception de ce voyage était que nous étions à la merci de Fiona … Nous n’avions pas pu visiter ni mettre pied au village de Blanc-Sablon. Dommage car l’un de mes buts était justement de visiter ce petit village situé à plus de 2000km de Montréal.

De plus, nous avions réservé une excursion avec Voyage Coste pour découvrir la région mais, malheureusement l’expédition a été cancellée. Toute la nuit, le grutier a joué au Tétris… le chaos a duré 7 heures. Il est minuit quelque, nous étions que très peu à sortir au port. Je voulais à tout prix mettre pied à terre à Blanc-Sablon.

Blanc-Sablon

Blanc-Sablon est le village le plus à l’est du Québec, il désert les communautés tel que Brador, Lourdes de Blanc-Sablon, Old Fort. La population est de 333 habitants. C’est le seul point d’entrée qui relie le Québec et Le Labrador au 57e méridien ainsi que le Québec et Terre-Neuve par un service de traversier et ce, à l’année longue. Lourdes de Blanc-Sablon est un village ayant une population de 700 résidents. Ce village a un centre de santé et est le cœur de ce secteur de la Basse-Côte-Nord. Avec son port de mer naturel, il demeure un village de pêcheurs avec ses hangars et ses barques qui occupent les rochers. Près du port, un cap domine et son sommet est orné d’une statue de Notre-Dame-de-Lourdes. Ce site d’observation est aussi un site d’interprétation écologique ou l’on peut observer les baleines, les macareux et les icebergs.

Cet endroit regorge d’histoire. On y retrouve nombreux sites archéologiques datant de la première apparition de l’homme sur la Basse-Côte-Nord et ce, il y a plus de 9000 ans. Les premiers explorateurs européens on baptisé l’endroit « sables blancs » en ancien français du aux kilomètres de plages sablonneuses sur son rivage. Autrefois, Blanc-Sablon était un port de pêche important dans les années 1500. Nombreux sont les pêcheurs de Bretagne, de Normandie, du Portugal, d’Espagne et du pays basque qui venaient y pêcher.

Malgré que je n’ai pu visiter ce bel endroit, nous avons pu admirer les environs à bord du Bella Desgagnés lors de son départ à 8h00 le matin. Après 20 minutes de voyagement, le bateau fait un 360degré. Mais qu’est ce qui se passe ? Le bateau revient au port. Il manque une boite cargo. C’est à ce moment que l’ont réalise à quel point la mission du Bella Desgagnés est importante afin de ravitailler les communautés de la Base-Côte-Nord. Une fois la boite sur le cargo, le bateau repart de plus bel.

La température n’est pas si mauvaise, un peu nuageux et venteux, nous entrons dans les rigolets et les fjords. Je dois avouer que le Capitaine du bateau manœuvre très bien son bateau entre ces îles isolées du monde. La route est longue mais nous arrivons en après-midi à notre première destination.

Saint-Augustin

La municipalité de Saint-Augustin est située dans le nord du Québec sur la rive est de la rivière Saint-Augustin et compte une population de 900 Augustiniennes et Augustiniens dont chacun ayant sa propre histoire. C’est l’un des plus grands villages de la Basse-Côte-Nord posté au travers des rigolets et du labyrinthe de petits fjords ressemblant à des bras de mer. Le nom de cette municipalité fait référence à Augustin d’Hippone, docteur de l’Église et père de l’Occident. Cet endroit est reconnu avec les superbes berges sablonneuses de la rivière Saint-Augustin. À l’ouest du village, de l’autre côté de la rivière, se trouve la communauté innue de Pakuashipi.

Nous accostons sur le quai  »de toute marée », de Pointe-à-la-Truite. De ce port, il est possible de marcher sur une route de gravel en direction du sentier de Pointe-à-la-Truite. Ce petit chemin permet aux touristes de profiter de la magnifique vue de la rivière Saint-Augustin et du village. Certains cairns sont sur les petits sentiers de mousses et végétation alpine. Lors de notre visite nous avons de plus, marché 1km plus loin sur la route de gravier et avons découvert un autre petit sentier menant à une baie. Un endroit pour y camper et faire un feu est accessible sur place.

Malheureusement, nous n’avions pu visiter ce village dont la majorité des habitants parlent anglais. Il faut avant tout conduire sur un chemin de terre pour 10km avant d’arriver à la communauté innue de Pakuashipi, puis, prendre le service de navette à bord d’un aéroglisseur, géré par la Société des Transport du Québec.

Ayant vue une petite vidéo informative à bord du Bella concernant ce village, nous savons que nous manquions une belle promenade sur les plages de sable qui bordent la rivière et Saint-Augustin. Nous avons donc contemplé de loin cette magnifique région.

La communauté innue Pakuashipi est située en face du village de Saint-Augustin sur la rive ouest de la rivière Saint-Augustin. Le nom est dérivé d’un terme innu signifiant rivière de sable, dû aux bancs de sable qui surgissent lors de la marée basse. Jusqu’à récemment, les Innus nomades se déplaçaient traditionnellement le long de la rivière Saint-Augustin vers l’intérieur des terres pour pêcher, chasser ou piéger le saumon, la truite et les animaux à fourrure qui y foisonnent.

Depuis des siècles, la communauté est présente mais devient un village officiel dans les années 1970 avec le début d’un projet d’habitation du gouvernement. Les résidants de Pakua Shipi s’adonnent encore à des activités innues traditionnelles ; pêche, chasse, piégeage et production d’objets d’artisanat. Les habitants parlent encore innu entre eux mais aussi, la majorité parle français et quelques-uns des plus vieux résidants parlent anglais. Il faut savoir que c’est l’une des 9 communautés innues de la province et celle qui est la plus isolée de la Basse-Côte-Nord et compte moins de 400 habitants.

Ils ont cependant conservé un mode de vie traditionnel pendant plusieurs décennies et malgré ces conditions d’isolement géographique, la communauté a dû se développer rapidement pour répondre à la croissance démographique. Aujourd’hui, le village compte près de 75 maisons, un hôtel, une patinoire couverte, une cafétéria et maison de jeune, une garderie, un poste de police et un dépanneur. Bien que devenus sédentaires, ils continuent de se rendre régulièrement dans leurs campements dans les bois, en canot, en motoneige, ou en hydravion pour les plus éloignés.

Après presque 2 heures de marche, nous sommes revenus sur notre cargo qui a pris la direction de notre dernière destination de la journée : La Tabatière. À bord, nous avons assisté aux séances d’informations sur le village et avons bien mangé au restaurant. La soirée avance et nous arrivons à ce petit village dans la noirceur totale et sous une petite pluie fine… Les restes de la tempête Fiona approchaient dangereusement et le bateau devait se dépêcher pour faire ses livraisons avant de se cacher une fois la tempête arrivée.

La Tabatière

Autrefois, la Tabatière était connu comme la meilleure station de pêche de loup marin de la Basse-Côte-Nord. Son nom provient de la corruption d’un mot amérindien tabaquem, devenu tapatienne, puis tabatière. Le sens de ce nom serait « sorcier ». Toutefois, le mot tapakueu, proche phonétiquement de tabaquen, signifie « il lui passe un collet sur la tête ». Lorsque les Innus débutaient leur commerce avec les colons de La Tabatière, ils consultaient habituellement un sorcier-voyant avant de partir pour une expédition de chasse. Ce village est reconnu par son usine de transformation du poisson qui autrefois était connu comme la meilleure station de pêche de loup-marin de la Base-Côte-Nord. Cette dernière est aujourd’hui la plus importante de la Côte; on y traite le crabe, le pétoncle et la crevette. Le village compte pour environs 500 habitants et l’autre village de cette municipalité, c’est le village de Mutton Bay, distant de 9 kilomètres.

Une fois que nous avons foulé le sol, nous avons marché longuement malgré la mauvaise température sur la rue principale. Sur le chemin du retour, nous avons ouvert notre lampe frontale et pris chemin dans le sentier Priest’s Hill. On emprunte une promenade de bois et monte en altitude jusqu’à Priest’s Hill. Bien que nous n’avions pas eu de vue à couper le souffle sur le port et les îles avoisinantes, nous avons quand même apprécié le moment tout en voyant de haut les lumières du village et du port.

Il est possible de séjourner dans le village et visiter et parcourir des Îles avoisinantes en louant les services d’un propriétaire de bateau local ou en Kayak. De ces îles, nous retrouvons le Refuge d’oiseaux migrateurs de Gros Mécatina. couvrant : l’île Plate, l’île aux Marmettes et l’île aux Trois Collines.

Une fois de retour sur le bateau, nous nous sommes reposés. Le lendemain sera une journée complète sur le bateau. Il n’y aura aucun arrêt car le bateau doit se cacher à Havre-Saint-Pierre.

Jour 6&7 – Fiona et Retour au Bercail

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