Jour 3 – 19 Novembre 2018

Pour ma dernière journée dans le coin, j’ai visité l’église Saint-Georges de Madaba. Il y avait nombreuses mosaïques, dont la plus célèbre est l’ancienne carte de la Palestine datant du VIe siècle. Bon, je n’ai pas pris de photos de la place car il y avait trop de touristes. Impossible d’avoir quelque chose de potable, j’ai été déçue de la visite et n’a pas fait plus de 5 minutes dans l’église. Bref, il y a beaucoup à apprendre sur son histoire mais je crois que l’aventure qui m’attendait était plus intéressante.

 

C’est dont avec enthousiasme que j’ai quitté Madaba pour parcourir la fameuse route des Rois, ou « voie royale », identifiée dans la Bible comme celle empruntée par Jacob et Abraham. C’est également la route que suivirent les Hébreux en marche vers la Terre promise. Elle reliait les royaumes d’Ammon, Moab et Edom. Au IIe siècle après J.-C. sous l’empereur Trajan, elle fut pavée et devint la via Nova Traiana. Elle fut une voie de commerce et d’invasion. La vue des environs était magnifique. J’ai particulièrement aimé cet endroit avec ses courbes et ses montagnes. J’y serais resté plus longtemps bien entendu.

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J’ai ensuite continué la route au bas de la vallée pour passer par-dessus le barrage et remonté la vallée pour me rendre à Kérak, une ville de près de 25 000 personnes. J’ai fait un petit détour pour visiter le château de Kérak, une ancienne forteresse construite par les croisés au XIIe siècle.

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C’est donc au loin, par l’ancienne route des rois que je pouvais apercevoir la silhouette saisissante de cette ville fortifiée et de son château. Ancien fief des croisés, Kérak se trouve à 900 m d’altitude et se trouve à l’intérieur des remparts de la vieille ville. La ville compte aujourd’hui environ 250 000 habitants det est construite sur un plateau triangulaire, avec le château à son extrémité sud.  Le château a une longueur de 220 m, une largeur de 125 m à l’extrémité nord et 40 m à l’extrémité sud. Partout dans le château, la maçonnerie sombre et grossière des Croisés est facile à distinguer. Le château date du XIIe siècle, et la Bible raconte comment le roi d’Israël et ses alliés de Juda et d’Edom ont ravagé Moab et assiégé son roi Mesha dans la forteresse de Kir Heres (ancien nom donné à Kérak). 

La visite du site est très enrichissante sur le plan historique et la vue des environs est tout aussi magnifique. J’ai continué ma journée pour finalement me rendre à la réserve de Dana qui est une région d’une beauté, d’une histoire et d’une biodiversité stupéfiantes. C’est la seule réserve en Jordanie qui englobe les quatre différentes zones biogéographiques du pays (Méditerranée, Irano-Turanienne, Saharo-Arabe et Soudanaise), il s’agit d’un mélange d’Europe, d’Afrique et d’Asie. Une fois dans la réserve, j’en ai profité pour prendre une magnifique photo du coucher de soleil.

Je suis arrivé dans la noirceur au village de Dana pour séjourner au Dana Hostel. Malheureusement, je n’ai pu visiter les lieux car il faisait trop noir. Par contre, j’en ai profité pour manger un petit buffet offert par la maison et discuter avec nombreux touristes présents avec qui je ferais une petite randonnée dans la réserve le lendemain.

Dana est en quelque sorte une relique des villages de montagne jordaniens tels qu’ils existaient avant l’arrivée du ciment et des parpaings. Niché sur un replat dans les falaises, près d’une source qui alimente des jardins en terrasses, ce petit village se compose d’une centaine de maisons bâties, comme autrefois, en pierre de taille et cloisons intérieures en briques de boue, avec une voute de pierre au centre qui supporte les troncs recouverts de terre constituant la toiture plane. Ces maisons nécessitaient un entretien régulier, les pluies de l’hiver les faisant littéralement fondre. Dans les années 1950, le roi Hussein a fait construire de nouveaux villages bénéficiant du confort moderne : eau et électricité. Les villages de montagne ont alors été abandonnés. Après les accords de paix signés entre Israël et la Jordanie, le tourisme s’est développé et la réserve naturelle de Dana a été créée. Les anciens habitants du village ont alors fondé une coopérative et reconstruit des maisons pour héberger les visiteurs. La coopérative reverse une part des bénéfices aux villageois. Grâce à cette initiative, le petit village a été sauvé et de nouvelles ruines sont régulièrement réhabilitées. J’ai donc participé à cet acte volontaire en étant hébergé dans l’une de ces maisons. 

Voyage en Jordanie – Jour 4, Réserve de Dana & Little Petra