Jour 6 : Lundi 03 Septembre 2018 – Queen’s County (Nord) & King’s County (Nord)

 

Tôt le matin, nous nous sommes empressées de poursuivre la route en direction Est de l’île pour faire d’autres découvertes dans le Parc National. Il faisait un peu froid ce jour-là et le ciel était nuageux. Cela ne nous a pas empêché de sentir l’air marin au-dessus des falaises qui longent la route Gulf Shore Parkway menant à North Rustico.

Le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard s’étend sur une bande de terre spectaculaire comprenant des dunes de sable, des marais salés, des vestiges d’une forêt acadienne, des promontoires côtiers, des plages et des falaises de grès. Il y a environ 285 millions d’années, une chaîne de montagnes existait dans cette région. Au fil du temps et à mesure que les glaciers ont reculée, l’Île-du-Prince-Édouard a donc pris forme. J’ai particulièrement aimé cette section du Parc (Dalvay). Quelques espaces de stationnement sont offerts afin de profiter du panorama et c’est d’ailleurs dans l’un de ses arrêts que nous avons découvert Orby Head.

Du bas des falaises, nous pouvons marcher le long du littoral afin de se rendre au bas d’Orby Head pour y voir un trou dans le rocher. Il n’y a pas de difficulté pour s’y rendre, il faut marcher sur de la roche et des algues laissées par les marées hautes.

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Une fois revenus sur nos pas nous avons fait que quelques mètres de plus en voiture pour se rendre en haut de la falaise d’Orby Head. C’était un endroit spectaculaire avec des falaises plus hautes les unes que les autres.

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Après de nombreux clichés, nous nous sommes dirigés vers la ville de North Rustico. Le nom de Rustico vient du pionnier français René Rassicot, qui a été l’un des premiers colons dans la région. Le village de North Rustico a été fondé en 1790 autour de ce petit port naturel. À cette époque, la région abritait un reste de la population acadienne qui avait fui la capture et la déportation des Britanniques. Alors que l’industrie de la pêche reste l’activité économique la plus importante de la ville, la ville est également très touristique et laisse aux visiteurs une expérience véritablement digne de l’Île-du-Prince-Édouard. Que ce soit pour un fameux souper de homard, de la pêche en haute mer, une belle promenade le long de la baie et ses quelques magasins locaux, il ne manque rien à North Rustico pour passer de bonnes vacances en famille, en couple ou même en solo. J’ai bien aimé l’ambiance de la place et je crois que cela vaudrait la peine d’y retourner pour un prochain voyage dans la région. J’ai fait un bref tour du port et profité du temps qui s’annonçait un peu mieux qu’en matinée.

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North Rustico, avec son port pittoresque, a toujours été lié à la mer et, aujourd’hui, l’industrie de la pêche continue de stimuler l’économie locale. La pêche au homard est importante en mai/juin et les touristes affluents vers les restaurants locaux pendant la période estivale pour savourer un souper au homard, une tradition de la place. L’actuel phare de North Rustico, constitué d’une tour de bois carrée de 10,7 mètres de hauteur et d’une habitation, a été construit au cours de l’été 1876. La structure a été louée comme résidence d’été de 1968 à environ 1973. Les habitants ont été alarmés par le fait que le phare serait détruit ou vendu, alors ils se sont mobilisés pour sauver la propriété historique. La Garde côtière canadienne a remis la lumière au phare en 1976 et sa balise demeure active.

En 2012, les citoyens des communautés de North Shore ont présenté une pétition en faveur de la propriété du phare North Rustico, qui a été mis à disposition en vertu de la Loi de 2010 sur la protection des phares patrimoniaux. La première proposition envisageait la rénovation du phare pour qu’il devienne un chalet de location, tandis que le second avait pour objet de servir de centre d’information et de magasin de détail pour les produits locaux. La première proposition a été favorisée et le 3 octobre 2012, le phare de North Rustico a été reconnu comme lieu patrimonial en vertu de la Loi sur la protection des lieux patrimoniaux de l’Île-du-Prince-Édouard.

 

Nous avons donc terminé notre visite dans la première partie du Parc National en avant-midi. Nous avons poursuivis notre exploration dans le secteur de Stranhope débutant par l’île Robinson. Le Sentier de Robinson Island est une chouette marche se faisant sur une route partagée par les amateurs de vélo de montagne, cyclisme récréatif et randonneur. Autrefois, il y avait un site de camping qui a malheureusement fermé en 2005. Cette île se trouve en face du port de North Rustico et sépare la baie Rustico du golfe du Saint-Laurent. Le sentier fait 4km au total. Les cyclistes sont tenus de suivre la piste dans le sens des aiguilles d’une montre et les marcheurs en sens contraire pour faire face à la circulation des vélos.

Les randonneurs peuvent accéder à la plage et ajouter une distance considérable aux sentiers de randonnée le long du littoral sableux.  À partir du début du sentier, on emprunte un premier carrefour et on tourne à droite. Le sentier est large, permettant aux cyclistes et marcheurs d’avoir leur propre espace pour pratiquer leurs activités. Le sentier sinueux se faufile entre les arbres, atteignant un premier point d’observation du golfe. Il y a un banc et un accès à la plage. Revenant sur le chemin, on s’éloigne tranquillement de l’eau en passant à travers la forêt. On arrive ensuite à un deuxième point de vue, un autre endroit attrayant, et un bon endroit pour commencer une promenade sur le sable jusqu’à la pointe de l’île, située à près de 2 km de distance.

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Nous avons donc poursuivis notre route sur le sentier principal au travers d’une forêt d’épinettes. En chemin, on retrouve quelques obstacles de vélo de montagne. Le sentier n’a pas de difficultés particulières et  après 1,3 km, le sentier reprend un parcours sinueux, rarement rectiligne sur plus de quelques mètres. Tranquillement, on peut appercevoir la baie de Rustico à travers les épinettes.  Un peu plus loin, on trouve un point de vue où se trouve un autre banc. Il offre une vue très attrayante sur un marais salé du côté de la baie de Robinsons Island. Le sentier pénètre ensuite dans un autre peuplement épais d’épinettes blanches. C’est une section de piste beaucoup plus droite et les arbres sont plus grands. Le sentier reste dans cette zone jusqu’à une prochaine intersection, avec un chemin d’accès à une plage. Il est possible de marcher le long de la plage ou de revenir sur le sentier principal. On retrouve encore des obstacles pour les vélos de montagne et arrive à un dernier belvédère après 3,5km. Les derniers mètres se dirigent vers le début du sentier totalisant 4km.

 

Les jambes bien dégourdies, nous avons repris la route en direction du phare de Covehead Harbour. L’actuel phare de Covehead Harbour a une hauteur de 8,2 mètres. Il sert de phare côtier et guide les navigateurs du Golfe. Près du phare, on retrouve une plaque qui fournit de l’information sur le Yankee Gale qui a frappé la côte le 3 octobre 1851 laissant nombreux navires battus, éparpillés le long de la rive nord. Des corps de marins et de pêcheurs étaient empêtrés dans l’épave. Beaucoup d’hommes ont été enterrés ici à l’Île-du-Prince-Édouard. Leurs tombes sont un rappel silencieux de l’humeur changeante de la mer.

Nous avons donc pris une petite pause dîner sur la plage avant de reprendre notre route. Il nous restait encore quelques endroits à visiter et n’étions pas pressé à l’idée de quitter l’endroit. Ce n’est qu’après une bonne trentaine de minutes que nous avons parcourus 28km avant d’arriver à une plage plus discrète que les autres mais connue par les habitants de l’Île, Blooming Point Beach.

Située sur la côte nord de l’Île-du-Prince-Édouard, au bout de la rue Macdonald (de par la route 218), cette plage possède un sable blanc d’une beauté inestimable. On retrouve des places de stationnement au bout de la rue. Une fois stationné, il ne suffit que de marcher dans les sentiers menant aux dessus des dunes de sable puis sur la plage. L’endroit est plus calme et moins achalandé que d’autres, parfait pour passer du bon temps lors des chaudes journées d’été.

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Toujours à la recherche des phares de l’île, c’est au tour du phare St. Peter’s Harbour de se faire prendre en photo. C’est donc dans la baie de St. Peters, sur la rive nord de l’Île-du-Prince-Édouard, que le phare a été placé en 1896. La tour est située le long d’une plage de sable plat, entourée de dunes de sable blanc avec une vue magnifique de la baie. Ce phare abandonné fût un petit coup de cœur de la journée.

À l’Est nous pouvons voir la pointe Ouest du secteur Greenwich du Parc National de l’Île-du-Prince-Édouard. Nous avons donc repris la route pour visiter ce dernier secteur du parc. La pointe ouest de Greenwich, une péninsule qui sépare la baie de St. Peters du golfe du Saint-Laurent, a été intégrée au parc national de l’Île-du-Prince-Édouard en 1998 pour protéger et préserver les ressources naturelles et culturelles de la région. Sur le site, on retrouve divers écosystèmes tels que les dunes côtières étendu et fragile, des zones humides et divers habitats naturels dans lesquels on trouve de nombreuses espèces de plantes rares.

Greenwich est également connu pour sa richesse culturelle et historique. Des fouilles archéologiques (1983 et 2002) faites par le Musée canadien des civilisations et Parcs Canada ont permis de découvrir des traces de peuples autochtones, des Mi’kmaq, des colons français et acadiens et des immigrants écossais, irlandais et anglais. Il y a dans ce secteur des sentiers de randonnée. Nous avons donc fait trois les trois ; Havre Saint-Pierre (1,1 km), Tlaqatik (5km) et Greenwich Dunes (5km).

Par conséquent, je les ai écrites comme un itinéraire combiné, et j’encourage les visiteurs dans cette région à passer du temps pour parcourir ses 11km. Greenwich Dunes est pour moi un site incontournable de toute la province. Les chemins cités partagent le même sentier, à partir du grand stationnement. La route, faite de pierres concassées, nous mène au premier sentier, Havre Saint Pierre. Il ne suffit que de marcher 1km sur ce sentier fort bien agréable. Cette courte boucle se dirige vers le rivage de St. Peters Bay et offre quelques belles vues depuis une plate-forme. On retrouve des panneaux d’information axés sur le patrimoine acadien de la région de Greenwich. La fin du sentier nous mène à l’intersection principale regroupant les trois.

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Nous avons continué notre route sur le sentier Tlaqatik. Cette boucle de 5km nous amène sur un parcours large et recouvert de pierres concassées. En chemin, de nombreux panneaux d’information nous informent sur la faune et la flore de le région. Le sentier trace le bord de la côte et nous fait pénétrer dans une zone de forêt d’épinettes. Le sentier serpente les environs jusqu’à ce qu’il émerge brièvement dans une autre zone d’observation. La route se poursuit sur une promenade surélevée, qui tourne à droite. On sort de la forêt pour se retrouver le long des dunes de sable couvertes d’herbe. Cette partie nous offre de bonnes vues sur l’intérieur des dunes de Greenwich. Le reste du sentier nous laisse quelques vues supplémentaires d’anciennes terres agricoles.

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Une fois le sentier terminé. On atteint le croisement du Sentier des Dunes de Greenwich. Ce chemin se dirige vers une forêt épaisse, passant devant plusieurs bancs et panneaux d’interprétation avant d’atteindre une promenade surélevée. C’est le début de l’un des moments forts de la randonnée pédestre. Pour 550m, on se promène le long d’une promenade flottante à la surface de Bowley Pond, une grande zone humide protégée par les dunes. À mesure que l’on avance, on se rapproche du grand mur de dunes de sable qui borde le littoral océanique. En chemin, il y a des plates-formes d’observation, des bancs et des panneaux d’interprétation. Une fois que l’on a traversé l’étang, on arrive à un petit escalier munis de cordes pour nous aider à monter sur le mur de dunes et ainsi nous déposer sur une magnifique plage de sable.

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Beaucoup de gens marchent le long de la plage jusqu’au bout de la pointe, à une distance de 2,5 km. D’autres, surtout lors des chaudes journées d’été, se prélassent sur la plage. Nous avons pris quelques minutes pour prendre de magnifiques clichés de l’endroit et une fois terminé, nous avons retracé notre chemin jusqu’au stationnement. Une fois arrivé, nous avons pris une petite pause pour profiter des derniers rayons de soleil de la journée. Nous avons repris la route en direction du Comté King, la région la plus à l’est et avions fini notre exploration au dernier phare de notre journée.

 

Sur la rive nord-est de l’Île-du-Prince-Édouard, se trouve l’étang Naufrage qui se déverse dans le golfe du Saint-Laurent. Le phare Shipwreck est près de cette embouchure qui selon une histoire, des survivants d’un naufrage en 1719 sont venus à terre dans cette région et sont devenus les premiers colons du port de St. Peters. Cette tour octogonale d’une hauteur de 13,4 mètres (44 pieds) est entrée en service le 27 septembre 1967. Cette tour a été construite à une courte distance à l’ouest du premier phare par la compagnie Schurman’s Limited.

Frank MacKinnon, a servi de gardien jusqu’en 1917, date à laquelle il s’est noyé en posant des pièges de homards le 12 mai. Na sachant pas nager, il laissa en deuil sa femme et son fils qui avait huit ans au moment de l’accident. Le jeune garçon connaissait le fonctionnement de la lumière et enseignait à certains hommes comment l’allumer la nuit du décès de son père. C’est sa femme qui a assumé la responsabilité officielle du phare jusqu’en 1922.

 

Le temps c’est ennuagé tranquillement et ayant terminé notre exploration, nous avons installé notre campement au Camping Campbell’s Cove.

Si vous passez au Nord du Comté de King, Campbell’s Cove est l’endroit idéal pour y séjourner une nuit ou deux. Le camping est situé sur la côte nord de l’Île-du-Prince-Édouard au bout de la rue Northside Road de par la route 16. Le camping est géré depuis 2005 par une famille qui nous a fortement bien accueillis.

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Je dois avouer que je n’ai jamais autant été bien reçue. L’employé nous a expliqué les règlements et nous a montré les installations du site. Nous avons eu le choix de notre emplacement, un terrain en face de la baie, laissant une vue magnifique du golfe. Chaque site dispose d’une table de pique-nique, d’un foyer et de suffisamment d’espace pour garer un véhicule. C’était l’endroit parfait pour des couchers de soleil mais malheureusement, la température n’était pas à son meilleur. Pour ceux qui désirent y passer une nuit, on retrouve aussi des petites cabines pour 2 ou 3 personnes que l’on peut louer. Campbell’s Cove ont même pensé à avoir une bâtisse permettant de manger et se retrouver entre campeurs sous les jours de pluie. Bref, ce camping est un bijou caché du King’s County.

 

Nous avons discuté toute la soirée malgré les nombreux nuages qui nous cachait un beau couché de soleil. C’est donc ici que se termine ma 6e journée de voyage à l’Île-du-Prince-Édouard. La nuit ne fût pas tant plaisante. Les vents se sont déchaînés et une forte pluie s’est abattue sur nous. Le lendemain nous étions peu reposés et avons laissé nos équipements sécher avant de reprendre la route.

Roadtrip ÎPE – Jour 7 – King’s County et Charlottetown