Jour 5 : Dimanche 02 Septembre 2018 – Queen County (Nord)
Pour immortaliser un magnifique moment, je me suis réveillé plus tôt en journée et je me suis installée sur le sable de la plage de Cabot pour y voir le lever de soleil. C’était apaisant et tout simplement magique comme moment. Je ne voulais pas quitter cet endroit pour rien au monde. Essayant de me motiver à poursuivre mon chemin, j’ai finalement cédé afin de partir à la chasse aux phares de l’île. C’est donc sur la route Central Coastal Drive (au Nord du Queen County), que j’ai fait un premier arrêt.
Les deux phares ; Malpeque Outer Range Rear et Malpeque Outer Range Front sont situés à Darnley. L’un en plein milieu d’un champ de patate entre les rues Lighthouse et Sandpiper et l’autre au bout d’une route de terre, Lighthouse Road.
En 1874, neuf messieurs se sont intéressés à améliorer les aides à la navigation dans le port de Malpeque qui est le seul lieu de refuge accessible du côté nord de l’Île-du-Prince-Édouard. Ils ont demandé au ministre de la Marine et des Pêches un deuxième feu sur l’île Fish et deux feux sur Darnley Point. Les phares Darnley Point Range ont été construits qu’en 1889. Les tours avant et arrière ont respectivement une hauteur de 7,8 mètres et 7,7 mètres.
Le phare Malpeque Outer Range Front donne sur la plage Thunder Cove. Ayant la journée devant moi, j’ai décidé de marcher le long de la plage. Thunder Cove est un des joyaux cachés de l’île que les habitants essayent de garder pour eux-mêmes mais qui est malheureusement terni par les nombreux touristes qui abondent la plage à longueur de journée. Tandis que la majeure partie de la côte nord de l’Île-du-Prince-Édouard est connue pour ses dunes épiques et ses larges plages de sable fin, Thunder Cove se démarque avec un exemple en temps réel de la façon dont l’eau et le vent façonnent et modifient le paysage de l’île.
Les falaises de grès, les colonnes (piles de la mer) et les formations de grottes ne sont jamais deux fois la même chose, complètement à la merci d’un sculpteur de pierre agité qu’est la nature (la mer et le vent). J’ai donc marché le long de la plage laissant tous mes soucis être emportés par les vagues douces provenant de la mer. J’étais d’ailleurs contente d’y avoir été un matin car j’étais la seule sur les lieux. C’était magnifique.
Thunder Cove se trouve à l’extérieur des parcs fédéraux et provinciaux, la plage est idéale pour tous. Il faut être prudent en escaladant les falaises. Le grès est une roche fragile, ce qui en fait un sable magnifique mais difficile à escalader. Je me suis dirigé vers Teapot Rock l’attraction principale de la place. C’est une pile de mer en forme de tasse de thé. Le rocher autour de la théière s’est érodé plus rapidement que la théière elle-même, laissant la pile de grès seule dans l’eau. C’était une belle découverte. Comme conseil, allez-y le matin avant que les touristes gâchent le décor.
J’ai fait demi-tour et repris mon chemin en direction de Cavendish. Avant tout, j’ai fait deux petits arrêts pour y voir l’un de mes phares préférés de l’île qui est sans doute le phare du Cape Tyron. Situé sur le Cape Tryon, une falaise de grès rouge remarquable d’une hauteur de 33,5 mètres, le phare guide les navigateurs le long de la côte nord de l’Île-du-Prince-Édouard entre Richmond Bay et New London, avertissant des eaux peu profondes qui s’étendent à une distance considérable du rivage. Le premier phare du cap Tryon a été mis en service à l’ouverture de la navigation en 1905. Le phare mesurait 11,3 mètres de hauteur. Le phare original de Cape Tryon a été remplacé en 1962 par l’actuelle tour pyramidale carrée qui mesure 12,4 mètres de haut. Vers 1964, une famille de Montréal, a acheté le phare et l’a relocalisé à quelques kilomètres à l’ouest de sa propriété à Sea View. Ron et Alberta Somers ont acheté le phare en 1990 et l’ont transféré à son emplacement actuel à Park Corner, où ils ont restauré avec amour le phare pour en faire un chalet d’été. Les Somers sont justement liés à deux gardiens qui ont servi au Cap Tryon. Le grand-oncle de Ron est James Graham, et l’arrière-arrière-grand-père de Alberta est le capitaine William Bell, premier gardien du phare. Si vous y faite un tour, rester quelques minutes de plus pour apprécier l’endroit. Les falaises et la mer à perte de vue ne m’ont pas laissé indifférente.
Non loin de là, je me suis dirigé au bout de la rue Cape pour y voir le phare New London Range Rear Lighthouse. La tour est d’une hauteur de 13,3 mètres. Une nuit de 1894, le gardien McKenzie dormait dans la salle de surveillance juste au-dessous de la salle des lanternes. Une cheminée de la lanterne se brisa et provoqua un incendie. L’appareil d’éclairage fut complètement détruit et la tour fut sauvée de la destruction totale seulement par l’action courageuse et énergique du gardien, le capitaine George McKenzie, qui entra dans la lanterne, embrasé d’huile brûlante, et qui réussit, sans aide, à faire les réparations. La lumière reste active aujourd’hui pour guider les navires dans le port de New London. Le 3 octobre 2012, le New London Lighthouse a été désigné lieu patrimonial en vertu de la Loi sur la protection des lieux patrimoniaux de l’Île-du-Prince-Édouard.
Une fois le tour terminé, je me suis dirigé à Cavendish. Cavendish est l’une des principales destinations estivales de l’Île-du-Prince-Édouard et propose toutes sortes d’activités aux touristes. Ce plus important lieu de vacances à l’Île-du-Prince-Édouard voit sa population grimper de près de 275 à environ 7 500 en Juillet et Août. Cette ville fait partie d’une municipalité regroupant 5 villages : Stanley Bridge, Hope River, Bayview, Cavendish et North Rustico. Elle fut fondée en 1790 par trois familles qui avaient immigré de l’Écosse, les MacNeils, les Clarks et les Simpsons. Manquant d’un port, Cavendish était principalement une petite communauté agricole pendant le xixe et la première moitié du xxe siècle.
La plus grande renommée de Cavendish est survenue de 22 juillet 1883, quand le bateau à voile à trois mâts Marco Polo s’échoua et se brisa sur la plage de Cavendish. Avec le temps et après la découverte des écrits de Montgomery, Cavendish est devenu un lieu de vacances populaire pour ceux qui désirent se renseigner sur l’héroïne (Anne) du roman de Lucy Maud Montgomery. Cet auteure fut très impressionnée par ses expériences dans la communauté et ajoutera ses expériences de l’Île-du-Prince-Édouard rural au commencement du xxe siècle dans son œuvre littéraire Anne… la maison aux pignons verts.
La ville possède plusieurs attractions qui proposent des activités amusantes à toute la famille ainsi que divers restaurants, boutiques et parcours de golf. De plus, on retrouve Le Parc National de l’Île-du-Prince-Édouard longe 60 kilomètres le long de la rive du Golfe du Saint-Laurent et comprend la ferme des « Pignons verts » de la famille MacNeill. Le parc englobe les meilleures plages de l’Île dont la plage Cavendish ou il est possible de se détendre et ainsi admirer la mer de près.
J’ai rencontré deux voyageuses, Mégane et Justine, qui ont fait le reste du trajet avec moi. Nous avons eu du plaisir à découvrir les autres endroits cachés de l’Île-du-Prince-Édouard. J’ai donc fait un stop au Parc National pour y installer ma tente et cela à permis aux filles de faire leur première lessive depuis des mois. Le temps était parfait et j’ai poursuivis ma découverte sur le sentier de la Plage Cavendish. Il n’y a pas de sentier définit mais la marche se fait tout le long de la plage. Il faut marcher 11km pour se rendre au bout et compter près de 3 heures pour compléter le tout. Cavendish Beach ne nous laisse pas indifférent et nous oblige à revenir dans le futur.
La route commence à partir du terrain de camping, ou nous étions installés. Le fracas des vagues en bordure de mer est le seul compagnon de la randonnée. A gauche, on retrouve des dunes d’herbe qui forment une barricade contre l’action incessante des vagues. Ce sont des structures exceptionnellement fragiles malgré leur hauteur. Il est interdit d’y grimper qui ne ferait que perturber leur surface; cela facilite grandement leur érosion. Le sol est de couleur plus beige et plus clair que j’ai vu à Cabot Beach. Il est aussi possible de marcher jusqu’à l’extrémité intérieure de la plage et d’être au beau milieu d’un marais salé qui est situé en bordure de la baie de New London. La route n’a pas d’obstacles ou de changements soudains de direction qui nécessitent une attention particulière; on ne fait que se concentrer sur la beauté naturelle qui nous entoure tout en marchant le long du bord de l’océan.
Une fois revenu, j’ai offert aux filles de visiter Teapot Rock. Nous avons fait un petit détour pour voir cette roche aux allures distinctes. Je dois avouer que j’ai été choyés d’y avoir été en matinée. Lorsque nous sommes arrivés en soirée, la plage était bourrée de touristes et de gens photographiant la roche unique. Il était donc difficile pour nous de prendre de magnifiques photos. Malgré tout, nous avons eu du plaisir à faire cette balade en voiture. De retour au camping, nous avons fait notre lessive tout en grignotant et profitant de note nouvelle amitié.
Roadtrip ÎPE – Jour 6 – Nord du Queen’s et King’s County
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