Jour 4 : Samedi 01 Septembre 2018 – Prince County (Est)
Après avoir passé une excellente nuit, j’ai pris bagage et suis dirigé directement dans le coin de Lennox Island pour y faire le Sentier Path of our Forefathers.
Il existe des preuves de l’activité des premières Nations dans la baie Malpeque, remontant à près de 10 000 ans. Il y a eu qu’une colonie Mi’kmaq permanente sur l’île depuis le début du XIX e siècle. Avant la colonisation européenne, les Mi’kmaq étaient des migrateurs et s’établissaient sur la côte en été lorsque les poissons étaient abondants, puis se déplaçaient vers l’intérieur des terres en hiver lorsque les forêts offraient un meilleur abri des tempêtes. La Première Nation de Lennox Island est la première réserve au Canada appartenant à son peuple. Elle a été achetée en 1878 par des propriétaires fonciers par la Société de protection autochtone et est le siège de la Confédération des Mi’kmaq de l’île Prince-Édouard. Il y a peu de sentiers de randonnée officiels sur les terres des Premières Nations du Canada Atlantique, ce qui rend la voie de nos ancêtres presque uniques. Le sentier Path of our Forefathers est une randonnée très agréable (si on oublie ses foutus moustiques qui nous vide le sang à en perdre la raison), qui traverse de magnifiques peuplements de feuillus ainsi que plusieurs champs de bleuets. Le chemin nous offre une excellente vue sur les collines de sable de Malpeque ainsi que les îles qui abritent la baie du même nom.
Du stationnement, on débute le sentier de 10km sur un large chemin de pierre concassée qui serpente à travers une forêt épaisse, d’abord des feuillus, mais qui se transforment rapidement en épinettes. Il y a plusieurs chemins informels, utilisés la plupart par des 4×4. On marche environs 425m avant d’atteindre un carrefour. J’ai donc tourné à gauche en suivant une piste à travers le champ. On retourne ensuite dans la forêt dominée par de hauts feuillus. La piste est droite et nous amène près du bord de l’eau de Malpeque Bay, de la route et du pont reliant l’île Lennox. À marée basse, il est possible de marcher le long de la plage. On continue donc le chemin parallèlement à l’eau et après quelques mètres, on traverse une zone marécageuse sur un pont robuste avec des balustrades et quelques ponts.
La végétation est également très ouverte et attrayante, on se retrouve sous de hauts feuillus et quelques peuplements de pins. Puis, marchant 250 m de plus, on arrive directement sur la route Oapus, un chemin en terre battue. Il ne suffit que de traverser la rue et suivre les repères sur les deux côtés de la route, permettant de rester sur le bon itinéraire. Poursuivant le chemin pour quelques mètres, on atteint un autre champ de bleuets (que j’ai particulièrement aimé). J’ai donc continué à marcher au beau milieu de ce champ (il n’y a pas de marqueurs et le chemin est nettement moins distinct).
Une fois le chemin retrouvé, on rentre dans la forêt pour les prochains 800 m et ce, sur une autre route bien aménagée. Le sentier est large et généralement assez droit. À environ 100 m on atteint un croisement qui nous conduit à 50 mètres de la côte. Cet endroit est très attrayant avec un banc de bois, offrant une excellente vue sur les collines de sable de Malpeque sur l’île de Hog à travers la baie. Le sentier continu parallèlement à la côte, mais des routes sinueuses et en herbe font tranquillement leur apparition. On rencontre ensuite le plus long pont de la randonnée, qui s’étend sur plus de 100 m. Une fois parcourus, on se retrouve sur un autre sentier qui offre une station d’observation. C’est ici qu’il faut en profiter car le sentier principal tourne immédiatement à droite et à l’intérieur des terres.
La piste s’élargit bientôt et revient progressivement à une surface de pierre concassée et après une promenade en bois de 800 mètres, on atteint une route en terre battue. Il y a un panneau indiquant « Retour ». Ce sentier sinueux traverse alors plusieurs types de forêts, à travers des tourbes. J’ai finalement terminé ma balade en marchant vers le tout premier champ de bleuets que j’ai croisé au début du sentier. De là, il ne m’a suffi que de parcourir 75m jusqu’au carrefour avant de revenir sur les derniers 475m jusqu’au stationnement. Prévoyez minimum 2h30 pour parcourir le sentier au complet.
Il était temps pour moi de dîner et étant dans le coin, j’en ai profité pour manger au Backwoods Burger – Craft Beer Cookhouse, le restaurant tenu par la fille du propriétaire du Moth Lane Brewing. Ce restaurant aux allures décontractées de Tyne Valley nous fait découvrir de succulents repas aux confections remarquables. L’atmosphère amusante de la place correspond parfaitement à la nourriture que le restaurant offre. Le personnel est sympathique et la serveuse m’a fait saliver simplement qu’en me donnant la description des repas les plus populaires de la place. Que dire de la déco … ouff… j’étais tout simplement en transe en voyant cette bâtisse aux allures country. Moi qui aime le Country en plus ! Pour les amoureux de Burgers, c’est la place … sans compter qu’il est possible de consommer de la nourriture sans gluten et bien entendu, la bière parfaite de la Microbrasserie Moth Lane Brewing. Je me suis donc installée sur la petite terrasse, profitant du soleil, des tacos aux huîtres et d’un burger au poulet. Ce fût un petit coup de cœur pour cette quatrième journée.
Ayant encore une bonne partie de la journée à sillonner les routes de l’Île-du-Prince-Édouard, je me suis dirigé vers le Parc Provincial Green. Pensant y voir quelque chose d’intéressant, je fusse un peu déçue de l’endroit. Sur le site, on retrouve le Musée de la construction navale et la Maison Yeo, qui représentent tous deux la richesse de l’âge d’or de l’Île. N’étant pas tant intéressée à y mettre les pieds, j’ai fait le tour du parc en 5 minutes pour voir la plage seulement.
Poursuivant mon chemin, j’ai par contre trouvé un Parc encore plus intéressant. Le Belmont Provincial Park quant à lui semble bien différent. Situé sur la route 123, celui-ci offre une plage non surveillée, ainsi que des terrains de jeux et aires de pique-nique. Il est possible d’emprunter quelques sentiers afin de se rendre au bout d’une pointe et ainsi admirer la beauté des lieux. La température était d’ailleurs parfaite pour y passer une heure complète.
Il était 15h00 quand j’ai terminé cette visite et j’en ai profité ensuite pour me rendre à mon dernier arrêt. C’est donc au camping du Parc Provincial Cabot Beach que j’ai terminé ma journée.
Cabot Beach est le plus grand parc dans l’ouest de l’Île-du-Prince-Édouard. L’endroit est tout simplement magnifique et laisse les visiteurs profiter de nombreuses installations de jeu, un centre récréatif offrant des activités pour enfants, ainsi que l’école historique Fanning. Située à 16 km au nord de Kensington, cette superbe plage nous laisse sans mots. On y découvre le phare Fish et son histoire très intéressante….
Quelques mois après la tempête désastreuse (Yankee Gale) qui a frappé la côte nord de l’Île-du-Prince-Édouard dans la nuit du 3 octobre 1851, détruisant une grande partie de la flotte de pêche de la Nouvelle-Angleterre travaillant dans les eaux (74 navires ont été détruits et 150 membres d’équipage ont été tués), un agent consulaire des États-Unis a écrit au lieutenant-gouverneur mentionnant être prêts à contribuer pour l’érection de phares dans les ports de Malpèque et de Tracadie. Autrefois, les pêcheurs n’avaient aucun endroit pour se protéger des grands vents sur la rive nord de l’île.
Une recommandation fut faite disant que le meilleur emplacement pour placer des feux était à Fish Island, à l’entrée de la baie de Malpeque. À la fin des années 1980, l’érosion du littoral menaçait l’érosion de la façade avant de l’île Fish. Le ministère des Transports a envisagé de brûler la structure, mais les sections locales sont intervenues et ont proposé un plan pour sauver la tour historique. Bill Auld, président de la Société historique de Malpeque, et le pêcheur Keith Davidson ont scié la tour en deux et les membres de l’équipe de recherche et de sauvetage de la base des Forces canadiennes à Summerside ont utilisé un hélicoptère pour transférer les deux sections au Parc Provincial Cabot, où le phare a été réassemblé et restauré.
Une fois que l’on ait dépassé le phare, il est possible de marcher sur la plage de long en large et ainsi découvrir différents écosystème dont les dunes de sables sur près de 10km. Je n’ai rien à dire de plus, c’était tout simplement indescriptible… j’y retournerais sans hésiter et bien entendu serait resté encore une journée entière à contempler l’horizon.
Le sentier n’est pas difficile et longe la plage jusqu’à son bout et, nous pouvons continuer soit en revenant sur nos pas ou, longer la baie de Malpeque pour aboutir au village pêcheur de Malpeque.
Une fois revenu au campement, je me suis empressée de me changer et de m’habiller pour aller manger au Oyster Barn. Le simple fait d’avoir passé devant cette bâtisse m’a donné l’envie d’y aller. Situé sur le quai surplombant le port de Malpeque, Malpeque Oyster Barn propose des plats du jour frais et un service amical. J’ai d’ailleurs discuté avec la serveuse qui elle aussi souhaite voyager après ses études. J’ai donc profité de l’endroit pour goûter aux MEILLEURES, je dis bien MEILLEURES huîtres mangé à ce jour. Il est dur de vous expliquer par écrits comment je me sentais à chaque bouchée d’huître mais je peux vous dire que c’était une jouissance assurée. Je suis meilleure pour raconter mes histoires de vive voix car j’aime bien mettre plus de romantisme dans mes histoires, mais chaque bouchées étaient unique et immortalisait le moment ! Les huîtres sont des plus fraîches jamais vue et le cuisinier utilise une recette secrète avec des ingrédients locaux nous donnant un goût tout simplement délectable. L’endroit est petit alors assurez-vous d’arriver tôt ou après 19h00. Il se peut qu’il manque de place… Par contre, l’attente vaut la peine je vous le garantie. Impossible de ne pas y mettre les pieds….
De retour au camping, je savais que mes vacances allaient être parfaites ! J’avais encore 6 jours à passer au travers de la province !
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