26 Août 2017

Devant me présenter au principal Centre d’information de l’Archipel Mingan à Havre Saint-Pierre, je me suis réveillé tôt. Ayant peu de batterie de téléphone, je devais aller charger celui-ci dans les toilettes du camping le temps que je puisse faire mon packsac convenablement. Mes voisins de camping étaient eux aussi en route pour aller sur la même île que moi. Un couple fort bien sympathique de mon âge qui eux aussi voulaient vivre l’aventure des iles Mingan.

Une fois le tout démonté, je suis partie en direction du centre d’information et pour m’enregistrer à l’accueil de Parcs Canada tout en prenant le maximum d’information pour le séjour sur les îles. Mon excursion se résumait à prendre un service de navette pour me rendre sur La Grande Île le premier jour afin de parcourir ses 27km de circonférence, d’y rester pour une nuit en camping sauvage et ainsi, le lendemain, reprendre une navette pour y faire l’île Quarry avec ses 14km de circonférence et visiter l’île Niapiskau avec les services d’un interprète de Parcs Canada.

Il faut savoir que la randonnée pédestre est possible sur neuf îles dans l’archipel. Certains sentiers sont aménagés en bois (îles Quarry et Niapiskau), d’autres non aménagés parcourant le littoral (îles Niapiskau. du Fantôme, la Grosse île au Marteau, la Grande Île, Nue et Quarry).  Que ce soit sur le bord de la mer ou au cœur de la forêt boréale, on découvre nombreuses falaises, oiseaux marins, fleurs colorées, landes et tourbières qui décorent l’univers de l’archipel de Mingan. Il est à noter qu’il faut apporter suffisamment d’eau potable car aucune source n’est disponible. Il y a certains point d’eau sur les îles ou vous pouvez remplir vos bouteilles d’eau, par contre, il faut traiter l’eau avec des Aquatabs.

 

Suite à mon enregistrement, je me rends au comptoir de Boréale Services Maritimes pour payer le service de navette. Au total, cela m’a couté  dans les environs de 100$ pour le transport. La navette Havre Saint-Pierre/Grande île coute environs 60$ et il faut calculer 20$ supplémentaires pour les autres soit Grande île/Quarry et Quarry/Niapiskau. Une fois le tout terminé, je me suis armé d’un manteau gilet de sauvetage et dirigé vers le bateau (Capitaine Yockell) afin de rencontrer son capitaine. Ayant une température brunante, j’ai recouvert mon packsac de son imperméable et l’ai mis dans le bateau. Je me suis installée et attendus les autres passagers. J’ai alors revu le couple dans le bateau et j’ai commencé à discuter avec eux de mon itinéraire des prochains jours.

On quitte donc Havre Saint-Pierre sous la brume et une fine pluie. J’espérais tant bien que de mal de trouver des baleines lors du transport mais je n’ai pas été chanceuse. Le bateau prends environs 40 minutes avant d’accoster au quai de l’île Quarry, le premier arrêt du service de navette. Étant l’île la plus visitée, la majorité des passagers y sont descendus. Il n’y avait que 2 couples et moi restant sur le bateau afin d’aller sur La Grande Île.

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Le bateau redécolle et arrive à sa destination 15 minutes plus tard. La capitaine nous informe qu’il nous déposera près du site du camping Barachois à Montpetit. C’était assez rigolo car il n’y avait aucun quai. Aidé de son matelot, le capitaine parvient à se rapprocher des caps de roches de l’île pour nous faire sauter sur celui-ci  pour le débarquement. C’était trippant ! Prenant mon packsac sur le dos, je parviens à quitter le navire, en remerciant le Capitaine et lui disant que je serais au même point de rencontre le lendemain matin vers les 10h00. Je prends donc mes pieds à mon cou et parcours  environs 800m avant d’arriver au Camping Barachois à Montpetit.

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L’emplacement du camping est situé dans une baie ou l’on peut observer les marées. C’est un coin tranquille et bien plaisant pour y séjourner. Au total, il y a quatre emplacements de camping. J’ai pour ma part, réservé le site #1 sur le site de Parcs Canada, qui je crois, est le plus intéressant des quatre. Le campement #1 est entouré d’arbres à l’abri des regards de tous, il faut monter quelques marches en bois afin d’accéder au site qui est à la fois mystérieux et solitaire. Les sites #2 et #3 sont situés près des caps de roches de la baie et à même le sentie et un peu à la vue de tous. Entre les campings 2 et 3, il y a une toilette sèche et  un SPOT pour faire un feu en face du camping 2. J’ai commencé rapidement à installer la tente et préparer mon sac de jour avec une bonne ration d’eau et de nourriture. Mon but de la journée était de parcourir les 27km de circonférence de l’île. Le nom de l’île provient de ses dimensions. Elle atteint 45m en altitude et mesure 6,4km dans sa plus grande longueur. À la fin des années 1800, les Cayens (gens de Havre Saint-Pierre) la surnommèrent l’île du défunt français, en mémoire du français J.C de la Ruelle, décédé sur l’île lors d’une chasse au loup-marin en juin 1867. Les Paspayas (gens de Longue-Pointe-de-Mingan) l’appelaient Grande île de chasse car elle était fréquentée pour la chasse aux phoques.

 

Avant mon départ, j’ai commencé par analyser la carte des sentiers et j’ai décidé de parcourir l’endroit en sens antihoraire en prévision des marées Il va s’en dire que certains endroits de l’île est inaccessible lors des hautes marrées.  Je suis partie à la conquête de La Grande Île dans les environs de 10 :00 du matin.

 

Sentier du Camping Barachois Montpetit (KM 0) au Camping Havre à Petit-Henri (KM 4,4) = Total de 4,4km

Le sentier se fait en général sur le bord de l’eau, parfois sur des caps rocheux, d’autre à même la grève. Ce n’est pas tant difficile mais il faut savoir ou y mettre les pieds car il serait facile de se fouler une cheville en marchant sur des roches de taille moyenne.  Rendus à un certain endroit, au tout début du parcours, on se trouve en quelque sorte dans une impasse. On a le choix de descendre quelques rochers afin de suivre le bord de l’eau ou bien de grimper sur un rebord de falaise menant vers un petit sentier sous les broussailles. Le sentier est en fait une option lors de marées hautes. Me connaissant, j’ai pris le chemin le plus dur bien entendu qui est, celui sur la falaise. Le sentier est très dense, les arbustes me graffignait les jambes au sang et j’avais souvent du mal à trouver les rubans marqueurs de sentier. Je me suis perdue quelques fois pour trouver le bon endroit à traverser et malheureusement, j’ai perdu une quinzaine de minutes dans cette aventure un peu loufoque. Bref, si vous avez l’intention de passer à cet endroit, je vous conseille de passer par le bord de l’eau tout dépend encore des marées. Une fois le sentier passé, on se retrouve sur le bord de la grève, soit sur un pavé de grosses roches, de sable et d’immenses caps rocheux. Le sentier est facile et agréable à faire. Lors de ses 4,4km, la température était maussade et fraîche. Heureusement pour moi que la pluie avait cessée. Arrivée au camping Havre à Petit-Henri, je prends le temps d’observer les environs et réalise que l’endroit est tout aussi intéressant que celui du Barachois Montpetit. CAMPING Le camping est situé à la pointe Nord de l’Île et il est possible de s’y baigner (lors de temps chaud, qui est disons assez rare). Une longue plage de sable et de cailloux recouvre le sol  et on peut y observer une magnifique vue de la Côte-Nord. Les emplacements de camping sont rapprochés par rapport à mon camping, il y a moins d’intimité mais c’est tout aussi charmant. Je dirais que l’endroit pourrait être génial pour un groupe de plusieurs personnes voulant profitez de l’île ensemble. Bon, assez … le temps file et je devais reprendre mon chemin. Je continue donc ma route sur une longue plage et … non … pas vrai … ENFIN ! … des lueurs de soleil. Cela a été plus que motivant ! Tranquillement, je sens l’air plus chaud malgré les grands vents d’air saline me fouettant le visage.

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Sentier Camping Havre à Petit-Henri (KM 4,4) à La Chute (KM 8,5) = Total de 4,1km

Sur la rive Nord de l’Île, le sentier se fait principalement sur un cap de roches plates. Que dire de la vue … c’est tout simplement magnifique et indescriptible. Les lueurs de soleil reflètent sur l’eau du Fleuve Saint-Laurent, faisant ressortir des couleurs des algues et de l’eau cristalline. LA CHUTE Il n’y a rien d’extravagant à la chute, par contre, il est plaisant de pouvoir s’y aventure de près et de sentir les bourrasques d’eau transportée par les vents.

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Sentier La Chute (KM 8,5) à Le Château (KM 11,1) = Total de 2,6km

La partie la plus intéressante de l’île selon moi se fait du côté Ouest. Dès que l’on quitte la chute, on marche tout le long sur du sable plus fin. Le sentier est facile et on se sent très seul dans cet environnement enchanteur. Observant l’eau cristalline du Fleuve Saint-Laurent, ayant les rayons de soleil réchauffant mon visage et le vent frais, soleil à profusion, je ne pouvais demander rien de mieux. Il était déjà l’heure du dîner. À mi-chemin, j’ai décidé de prendre une petite pause dîné non loin des premiers monolithes observés sur l’île. Concombres, viandes froides, fromage et noix, j’étais bien rassasiée. Je profitais enfin de mes premières vacances sur la Côte-Nord. Une fois bien reposée, j’ai repris mon chemin et marché quelques kilomètres avant d’aboutir au Château. Ce méga monolithe ressemble en gros à une forteresse. Pour moi, ce fut mon coup de cœur de l’île. J’ai pris de nombreuses photos de l’endroit, des rochers, de l’eau claire et des environs qui me font encore et encore rêver rien qu’en y repensant.

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Sentier Le Château (KM 11,1) au Zoo (KM 22,4) = Total de 11,3km

J’ai continué mon chemin pour 11,3km toujours en marchant sur du sable fin aux abords du Fleuve Saint-Laurent. J’ai traversé la Baie Hamilton, me rendant sur la pointe Sud-Ouest. Ayant du soleil à profusion et une vue des plus enchanteresse, je ne pouvais que remercier la vie de m’avoir amené à cet endroit. Le sentier est toujours facile et se rends à la baie des Loups-Marins. Cette baie est en fait un lieu pour les nombreux kayakistes. On y retrouve un abri d’urgence dévasté par les quelques tempêtes et une plage remplies d’algues écouées. Je continue mon chemin ressentant tranquillement la fatigue m’emporter. Une chance que le parcours est sur un chemin qui ne requiert pas d’habileté physique quelconque.

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Je marche solitairement encore et encore en prenant nombreux clichés jusqu’à ce que j’arrive à Havre à Nat. Étant arrivée en plein cœur de la marée haute à 16h30, il était impossible de traverser une partie de cette baie à l’endroit du monolithe. Ne voulant pas attendre une heure supplémentaire (ou même plus), j’ai décidé de traverser cette petite partie de chemin dans l’eau. N’étant pas trop certaine et sachant que l’eau serait extrêmement froide, j’ai quand même enlevé mes bottines (ouff que cela m’a fait du bien) et marché dans l’eau glaciale du Fleuve Saint-Laurent.

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Je dois avouer qu’au début, c’était rigolos, une aventure de plus à raconter. Mais à mesure que je poursuivais ma route, l’eau semblait encore et encore plus profonde. J’en avais jusqu’aux fesses ! Contournant le monolithe en priant le bon dieu que mes jambes ne me lâche pas en plein milieu, je suis arrivé de l’autre côté saine et sauve en commençant par sentir des  picotements dans mes pieds. Il était temps que je sorte de l’eau. Arrivée à bon port, je me suis prise en main, j’ai essuyé mes jambes gelées et j’ai remis mes bottes aux pieds pour reprendre mon chemin. Bref, une belle petite aventure qui, je dois avouer, m’a revigoré et donné encore plus d’énergie.

Étant du côté Sud-Est, à la hauteur de Baie aux Berneiges, j’ai été surprise d’apercevoir au loin, pour la  première fois, des gens marchant à ma rencontre. Un des hommes est venu à ma rencontre et m’a demandé si je voulais attendre quelques minutes afin de participer à une expérience pour la recherche sur une espèce d’oiseau rare et en voie de disparition. L’homme en question est un chercheur français travaillant sur un projet permettant d’identifier et de numéroter des bécasseaux maubèches  qui est en voie d’extinction. L’oiseau se rends aux Mingan durant la saison estivale, engraisse et repars en Argentine ou il passe l’hiver. Il semblerait qu’il en resterait moins de 1000. J’ai donc assisté le chercheur et attendu de voir le progrès de son expérience. Malheureusement, cela n’a pas été fructueux. J’ai quand même eue l’occasion d’en apprendre d’avantage sur ses expérimentations en 45 minutes.

Me disant que le tout est terminé, il m’a laissé partir. J’ai continué ma route et marché près de 30 minutes avant d’apercevoir d’autres monolithes. Ceux-ci n’étaient pas aussi intenses que Le Château mais j’étais encore et encore impressionnée. J’ai pris quelques photos et suis repartis tranquillement sachant que la fin approchait. Le soleil commençait par se cacher du côté Ouest de l’île, laissant l’ombre prendre le dessus du côté Est. Le temps est devenu plus frais et j’ai décidé d’accélérer le pas car il ne me restait encore un bon bout de chemin à faire avant de revenir à mon campement. En fin d’après-midi, je suis arrivée au Zoo et à la Pointe aux cayennes. L’endroit recèle de nombreux trésors et c’est quand même impressionnant de se promener  autour de ses nombreux monolithes en forme d’animaux, Œufs, dauphins.

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Sentier Le Zoo (KM22,4) au Camping Barachois Montpetit (KM 26,6) = Total de 4,2km

J’ai fait un dernier 4,2km du Zoo au Camping Barachois Montpetit. Le sentier est tout aussi facile et il y est plaisant à marcher. On peut facilement observer l’île Quarry à l’Est. Lors de la marche, on doit s’attendre à traverser 3 bons ruisseaux (presque rivières). Le premier est non loin de la pointe aux cayennes, l’autre à mi-chemin du sentier et le dernier est situé non loin du camping. Une fois arrivé dans la baie, face au camping, on traverse de nombreux gros rochers échoués le long d’un immense mur en roche. Cela semble interminable mais avec la marée baissante, j’étais béni des dieux de pouvoir m’y aventurer.

Une fois cette section terminée, on se retrouve sur une plage de sable, traverse la dernière rivière en empruntant un sentier aménagé dans les bois. Me voici enfin rentré à la maison. Je suis arrivé à l’heure du souper vers les 18 :00. Il ne m’a suffi que de 8hrs pour accomplir cette aventure, sans compter les nombreux arrêts fait. J’avais un très bon rythme de marche alors pour ceux et celles qui souhaitent faire ce parcours, il faut prévoir de 8hrs à 12hrs de votre journée.

Au camping, je suis revenu épuisée de ma journée mais oh combien chanceuse d’avoir accomplis cet exploit. J’ai discuté de cette journée avec mes voisins et suite à leur invitation pour le souper, je me suis empressée de me laver, de me changer pour passer la soirée en leur compagnie. Je me suis installée autour du feu avec eux et mangé du riz et du curry qu’ils m’ont offert si gentiment.  Étant que 5 sur l’île, mon couple voisin, deux musiciens provenant de la région de Québec ont invités l’autre couple du camping 3. Tous ensembles, nous avons discuté de tout et de rien autour du feu en grignotant des marshmallow, observant les étoiles et ce, toute la soirée. Ce fut un très beau moment de détente.

À 23h00, la température commençait par se refroidir et ce assez drastiquement. J’ai décidé de retourner à mon campement et de me coucher tôt afin de mieux me reposer pour le lendemain. Ayant eue une grosse journée et, sachant que le lendemain ne sera pas plus reposant, il me fallait prendre du repos. Que dire de ma nuit Oh lala ! Pour les aventureux et pour ceux qui désire y camper, amener des trucs chauds !!! Je dois vous avouer que ce fut LA nuit la plus froide que j’ai vécu en camping de toutes mes aventures depuis les tout débuts. Il m’a fallu ouvrir quatre réchauffe mains et pieds afin de les disperser dans mon sac de couchage pour y faire un peu de chaleur. Je vous le dit, il était même difficile de trouver la motivation pour sortir à l’extérieur de la tente avec des envies d’aller aux petits coins. Brrrrr.

 

Demain, c’est à l’île Quarry et Niapiskau que ça se passe !