Nouvellement dans l’Est du Québec et n’ayant que peu de temps avant la fin de la saison estivale sur la Côte-Nord, j’ai décidé de profiter d’une des dernières semaines d’ouverture de la Réserve de Parc de L’Archipel de Mingan.

La réserve est l’un des quatre parcs nationaux du Canada au Québec. Elle protège nombreuses îles calcaires situées sur la Côte-Nord du golfe du Saint-Laurent. Cet endroit recèle des structures géologiques qu’on surnomme monolithes. Le parc comprend plus de 1 000 îles, îlots et cayes situées le long de la Côte-Nord faisant un total de 150km de distance. Le territoire débute à la municipalité de Longue-Pointe-De-Mingan, jusqu’à Aguanish sur la Côte-Nord au Québec. C’est  en 1984 que l’endroit est devenu réserve de parc national du Canada. Ce bien est aussi déclaré site patrimonial. Il compte plusieurs sites archéologiques inscrits à l’Inventaire des sites archéologiques du Québec. Six habitats terrestres sont représentés sur les îles telles que le littoral, les falaises, la forêt boréale, la tourbière, la lande et le lac, qui sont dans certains cas tous présents sur une même île. Il est donc intéressant de pouvoir observer ses habitats, qui sont, dans certains cas, tous présents sur une même île.

Avant de m’y aventurer, j’ai fait quelques appels afin de réserver ma place pour les excursions sur les îles et des emplacements de camping lors de mon séjour. Mon but était de visiter le maximum d’oasis en quelques jours pour profiter de chacune d’elles. Tout d’abord j’ai fait quelques recherches sur l’endroit et il m’a fallu faire affaire avec deux compagnies pour visiter 5 îles au total soit l’île aux Perroquets, l’île Nue, La grande île, Île Quarry et Niapiskau. Malheureusement, la plupart des visiteurs ne se contentent que d’une croisière de quelques heures pour en visiter certaines.

Pour les deux premières, j’ai contacté La Famille Loiselle à Longe-Pointe-de-Mingan pour y vivre une expérience unique dans l’ouest de l’Archipel en réservant le service de navette ainsi qu’une nuit au camping. Pour les dernières soit, La Grande île, Quarry et Niapiskau, j’ai contacté Parcs Canada et Boréale Services Maritimes pour y réserver mon emplacement de camping sur la Grande Île ainsi que le service de navette pour se rendre aux autres. J’ai donc organisé mon aventure sans problème et préparé mon équipement une bonne semaine à l’avance. Jamais je n’aurais pensé visiter la Côte-Nord si rapidement, j’étais donc plus qu’emballée de pouvoir explorer cet endroit.

 

24 Aout 2017

Après le travail, j’ai décidé de partir directement dans l’Est du Québec, en empruntant la route des baleines pour ma première destination. Il faut compter près de 200km avant d’aboutir au Camping de la Minganie situé dans le village de Longue-Pointe-de-Mingan à partir de Sept-Iles. 20h00, j’arrive au petit Centre d’accueil du Camping de la Famille Loiselle. J’ai été fort bien accueilli par les gens du coin. J’ai payé mon emplacement de camping et eue l’embarras du choix pour y installer ma tente. Ayant fait le tour de la place, j’ai décidé de prendre l’emplacement  57. L’emplacement est discret situé aux abords d’une mini forêt de pins et d’épinettes et tout près de la plage.

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Pour séjourner au camping, il faut seulement débourser 19$/nuit. On a l’embarras du choix et peu Fimporte l’emplacement que vous choisirez vous serez combler. La Famille Loiselle offre aussi des services de location de condos qui offrent des appartements ayant une vue imprenable sur les environs (140$-220$/jour en haute saison) ; location de roulottes (7 disponibles) situées directement sur les dunes du bord de mer (85$-100$/jour) et location de petite cabines équipées pour 2 personnes à 50$/jour.

J’ai donc installé ma tente tout en grignotant quelques trucs en attendant que le soleil se couche. Une fois la noirceur bien installée, j’ai admiré quelques étoiles dans le ciel. La température s’est vite refroidie et c’était alors un bon moment pour aller se chercher quelques brindilles d’arbres séchées sur le bord de l’eau afin de se réchauffer un peu autour d’un feu. Malheureusement, je n’ai pas été très chanceuse, cela n’a pas fait long feu. Malgré tout, j’étais bien habillée et pu observer nombreuses étoiles dans le ciel. C’est fascinent ! 22h00, je décide de me coucher afin d’être reposée pour le lendemain. Le début de l’aventure aux Îles Mingan ne faisait que commencer.

 

25 Août 2017

Ce matin, je devais me rendre au uai d’embarquement de la Famille Loiselle situé non loin du camping. Je me suis réveillé en pleine forme, j’ai déjeuné tranquillement et je suis partie chercher mon billet pour l’excursion aux îles. La billetterie est une petite maisonnette de couleur orange située sur le bord de la plage, on peut facilement se stationner en face. À l’intérieur, je rencontre une dame qui m’accueille chaleureusement et qui me donne les instructions pour l’embarquement. Une fois l’excursion payée, je suis sortie à l’extérieur observer, sous le brouillard, deux Capitaines mettant les bateaux Loup-Marin et Macareux à l’eau. C’était un beau moment de voir à quel point ses gens sont dévoués pour nous faire vivre cette aventure.

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J’ai enfilé mon ensemble de flottaison et j’ai embarqué sur le Macareux avec d’autres passagers. J’ai fait la rencontre du Capitaine, qui je crois était le père de famille ou même propriétaire de la compagnie. Je dois avouer que celui-ci connait très bien sa région. J’ai donc laissé cet homme me transporter dans un environnement d’une grande beauté. J’y ai vécu des moments riches en émotions. Je me suis sentie choyée de me promener dans un secteur privilégié par la présence de mammifère marin, par quelques macareux (fin de la saison), une faune luxuriante et bien entendu un décor de sculpture de roche qui gardent l’endroit depuis des décennies. Le bateau décolle enfin et me voilà prête pour ma belle aventure. Malgré le brouillard et la température fraîche, j’avais un certain plaisir à observer les quelques loups-marin curieux de notre présence. C’était charmant et mystérieux à la fois. Pas plus de 30 minutes nous a suffi pour se rendre à notre première destination soit l’Île aux Perroquets.

À mesure que l’on s’en approche, on croirait voir un immense paquebot. Cette île est située dans un secteur difficile à la navigation. Elle s’est vue coiffer d’un phare qui entra en fonction en 1888 et Henry de Puyjalon en deviendra le premier gardien. L’île aux perroquets est sans doute l’une des îles et des plus intéressantes en termes de contes et légendes. Entre 1857 et 1885, cinq naufrages importants dans le secteur des îles de Mingan vont accentuer les pressions en faveur de la construction d’un phare à l’île aux Perroquets. Une corporation (La Corporation de l’Île aux Perroquets, CÎP),  a été créée en 2010 afin de conserver et de mettre en valeur l’île. Nombreux travaux ont été faits pour la restauration des bâtiments et il est même possible de séjourner une nuit dans une auberge offerte aux grands aventureux et amoureux de la nature. Depuis les années 1970, les îles abritent de nombreuses colonies d’oiseaux marins tels que les macareux moine, petits pingouins, guillemot à miroir, mouettes et encore.  Bref, cette île est l’image de marque et de lieu touristique de l’ouest de l’archipel de Mingan sur la Côte-Nord. 

 

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Le bateau accoste, d’un seul regard, on embrasse ses limites géographiques, on en saisit sa richesse.  Nous faisons connaissance de notre guide. Je ne me souviens plus de son nom mais malgré ses 30 ans d’expérience en tant que guide de Parcs Canada, je dois avouer qu’il était tout un connaisseur. Celui-ci a tout d’abord fait découvrir la faune des environs nous laissant en ces lieux inhabituels. Le vent frais faisait vibrer la flore et au loin, les derniers macareux se donnaient en spectacles avec leurs prouesses aériennes.

Après une petite visite guidée des lieux de migration de ses oiseaux, le guide nous a amené au Centre de l’île tout en nous racontant son histoire, ses contes et légendes ainsi que les générations de gardiens du phare. Nous avons visité le musée pour mieux s’imprégner de son histoire et avons tranquillement repris le chemin du retour. La durée de la visite est d’environ une heure.

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Notre capitaine nous a accueillis et nous avons repris la route en direction de notre deuxième destination, l’île Nue. Cette île m’a fait revivre plusieurs souvenirs d’enfance. Étant dans la génération des enfants des années 80-90, j’ai eue nombreuses occasions de voir le film La grenouille et la Baleine. Ce film de 1987 a récolté 19 prix à travers le monde. Le film, bien qu’il s’adresse d’abord à un jeune public, n’est pas dépourvu d’intérêt. Ce film se passe à Mingan, alors que Julie (Marina Orsini) et Marcel (Denis Forest), passe une partie de l’été dans une auberge. Lors de la visite des lieux, ceux-ci aperçoivent une jeune fille dans l’eau et, croyant à une noyade, Marcel tente de la secourir. Dans une scène un peu loufoque cette jeune fille, Daphné (Fanny Lauzier), car celle-ci faisait des enregistrements de chants de baleine. Depuis, une belle relation d’amitié à commencer. Ce film est aussi éducatif, on apprend notamment la légende d’Ulysse, le mode de communication des dauphins et on leur enseigne de petites choses tout en les entrainant dans une aventure spéciale dans les îles Mingan.

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Lors de notre arrivée, nous avons fait la rencontre d’une guide, employée par Parcs Canada. Celle-ci nous a offert une visite guidée de l’île d’environs 1h30. Ayant soif de découverte, j’ai décidé de laisser tomber la visite guidée et de partir seule à la découverte de l’île.  Je suis partie avec mon sac de jour et j’ai marché le long de la rive en sens anti-horaire.  Étant donné que l’île est de 8km de circonférence, je n’avais pas assez de temps pour compléter un tour. J’ai donc fait 40 minutes de marche et suis revenue sur mes pas.

Située elle aussi dans le secteur ouest de l’archipel, l’île Nue de Mingan est d’un paysage de lande ressemblant à de la toundra. C’est un milieu unique et fragile qui nous fascine par son apparence dénudée, avec quelques « bonsaïs » et monolithes dans un paysage à la fois brumeux et mystérieux.

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De retour vers le quai, notre Capitaine nous a expliqué les techniques de la pêche aux oursins et ce, avec une vadrouille ! Un peu drôle mais fort bien intéressant. Celui-ci nous a fait goûter cette …. Ouff… Bien que l’apparence de …  semble suspicieuse et son goût quelque peu bizarre et salé, je dois avouer que c’était unique. (J’ai d’ailleurs acheté de la tartinade d’oursin au Fumeur en Nord) Fumeur en Nord est en fait le premier comptoir spécialisé en produits fumés à Sept-Îles. Il a ouvert ses portes le 7 Novembre dernier. Bref, les amateurs de sauces piquantes, de produits fumés et de recettes familiales et uniques seront servis.

 

Nous avons repris le bateau pour le chemin du retour en se rendant directement à Longue Pointe de Mingan. Une fois accosté, j’ai remercié le Capitaine de cette belle journée et suis repartis avec de nombreux souvenirs de mes deux premières îles de l’archipel. Je suis retournée à mon camping, j’ai rangé mes équipements et ma tente et fait une petite visite guidée au Centre d’information de l’Archipel Mingan situé non loin de là.

Le village Longue-Pointe-de-Mingan doit son nom à la pointe de sable qui avance dans le golfe du Saint-Laurent. Autrefois, elle permettait aux pêcheurs de s’installer et ainsi fonder le village en 1849. J’ai visité le Centre d’accueil et d’interprétation de Longue-Pointe-de-Mingan. Celui-ci offre des visites guidées par des biologistes afin d’en apprendre davantage sur les mammifères marins du Saint-Laurent. La station de recherche, dondée en 1979, est un organisme à but non lucratif consacré à l’étude écologique des mammifères marins. Les zones d’étude se trouvent dans la région de Mingan, de l’île d’Anticosti et le long de la péninsule Gaspésienne.

Après la visite, j’ai discuté avec une employée à l’accueil et celle-ci m’a donné nombreuses informations sur les îles ainsi que quelques coins à explorer avant de séjourner une nuit au camping municipal de Havre Saint-Pierre. J’ai donc repris ma route roulant tranquillement sur la 138 direction Est. En chemin, j’ai fait le choix (que je regrette aucunement) de faire une petite randonnée bien simple sur le Sentier du Cap Férré. Pour s’y rendre, il faut compter environ 20 minutes de route après le village de Havre Saint-Pierre.

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Ce sentier de 2km est facile. Il nous amène au bord du Fleuve Saint-Laurent. L’endroit est tout simplement magnifique et la température aide grandement à embellir les lieux. On se transporte sur le bord du littoral ou l’on retrouve des rochers, des falaises et il ne suffit que quelques minutes de marche avant d’arriver à une chute d’eau, qui annonce la fin du sentier. Pour les plus aventureux, on peut descendre tranquillement le cap de roche afin de se rapprocher de l’eau. Quelques clichés magnifiques et hop, on repart en sens inverse. Si un jour vous visitez le coin, je vous recommande fortement de faire ce petit sentier et d’y prendre le temps pour profiter pleinement de l’endroit.

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Une heure trente plus tard, je quitte cet endroit avec le cœur gros. Je pouvais apercevoir au loin, de sombres nuages provenant du nord s’approcher dangereusement de Havre Saint-Pierre. Sachant que je devais rapidement installer mon campement avant que tout soit à l’eau, je me suis dirigé au Camping Municipal d’Havre Saint-Pierre et je me suis installé au terrain 5.

Le camping a ouvert ses portes au public en 1982 et est situé à proximité du Fleuve. Le site se compose de 5 Ilots (A-E). Les terrains pour tentes se situent à l’ilot C et chaque site est pourvu d’une table à pique-nique. Au centre du camping il y a un bloc sanitaire ainsi qu’un endroit pour y laver son linge. Le camping est ouvert de la mi-juin au début septembre de chaque année. Le tarif est d’environ 20$ pour la nuit.

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Une fois installée, je me suis fait un petit souper et me suis couché tôt. La pluie n’a pas aidé à rester plus longtemps dehors et je croisais les doigts que pour les prochains jours, je serais bonne pour parcourir les trois prochaines îles sous une belle température.

 

La suite … Séjour à la Réserve de l’Archipel de Mingan, Grande-Île, Côte-Nord, 26 Août 2017