22 Août 2014
07am, je m’empresse de terminer mes préparatifs pour passer une nuit et deux jours sur l’île aux Lièvres. Je prends un mini-déjeuner et quitte en direction de Rivière-du-Loup. Arrivée à l’Auberge de la Pointe, je rends visite à de la famille lointaine. Mireille et Annie sont des cousines de ma propre cousine. Lorsque nous étions enfants, il nous arrivait souvent de jouer et s’amuser ensemble (j’avais dans ce temps-là 12 ans) alors imaginez nos réactions lorsque nous nous sommes vus après toute ses années. C’était vraiment particulier de les revoir, avec leurs 3 enfants chacune, »la marmaille » comme je les appelais. Le temps passe si vite c’est incroyable, j’ai pris un coup de vieux ! Après une bonne heure de retrouvaille, j’ai décidé de prendre un bon déjeuner à l’Auberge. Le service était impeccable et la nourriture très bonne. Après tout cela, j’ai embouté le pas pour me diriger au Quai de Rivière-du-Loup à l’accueil de La Société Duvetnor.
Enregistrements faits, je me suis renseigné si je serais avec d’autres campeurs sur l’île pour la nuit. Comme de fait, j’étais la seule à installer un campement sur l’île au grand complet ! Yahouuu que de thrill !!! Mon départ était pour 11h45, il n’était que 11h00. J’ai donc, marché sur le Quai et mis mon sac à dos dans l’aire d’attente du bateau (il était quand même lourd). 11h30 un premier départ de randonneur se fait. Puis Juliette, notre guide pour nous accompagner sur le bateau, est venu nous expliquer l’histoire de la Société Duvetnor. J’ai vraiment aimé ce qu’elle racontait. En gros, en 1979, quelques biologistes décident de protéger des îles sur l’Estuaire du Saint-Laurent. Ils fondent la Société Duvetnor, qui est un organisme privée sans but lucratif. Ils ont acheté les îles : Les Pèlerins, deux des trois îles du Pot à l’Eau-de-Vie et l’île aux Lièvres. C’est en 1989, que la Société Duvetnor décide d’ouvrir des îles pour le public dont l’île aux Lièvres en aménageant plusieurs installations.
Le Capitaine du Petit Lièvre arrivé, nous avons pris le bateau pour traverser le Saint-Laurent en direction des îles. Nous étions un groupe de 12 personnes. Sur le Fleuve, il faisait froid, mais rien ne m’empêchait de sortir à l’extérieur pour contempler la beauté des lieux. C’était captivant ! Le bateau filait à vive allure, jusqu’au moment où l’on pouvait apercevoir des Bélugas au loin. Gardant une certaine distance et diminuant sa vitesse, le Capitaine nous laissait le temps de prendre quelques clichés de ses mammifères marins. Ce que Juliette nous expliquait, était qu’au début, on croyait que la population des Bélugas était stable, mais elle est devenue en déclin depuis le début des années 2000 du aux changements importants dans l’écosystème du Saint-Laurent (hausse de la température de l’eau, diminution de glace en hiver, l’augmentation trafic maritime, etc) C’est triste de voir qu’il ne reste que près de 100 000 Bélugas.
Continuant notre chemin, nous sommes arrivés proche de l’île du Pot à l’eau-de-vie. Juliette nous a alors expliqué que la Société à consacrée énormément d’énergie à restaurer le phare qui a été abandonné en 1964. Maintenant, il est possible de le visiter et même d’y séjourner une nuitée. Nous expliquant aussi les types d’oiseaux que l’on y trouve lors des saisons de migration, Juliette nous a fait un très bon résumé afin de reconnaitre les cormorans à aigrettes, les Mouettes tridactyles, les petits pingouins, les goélands et Eider à Duvet qui nichent partout sur l’île. Depuis plusieurs années, la Société Duvetnor fait des recherches et contribue à la sauvegarde des populations d’Eider à duvet. Il est possible d’en savoir plus sur le Site du Plan Québécois de gestion de l’Eider à Duvet.
Après cette courte excursion très riche en information, nous avons finalement accosté sur l’île aux Lièvres. Une jeune fille nous accueillait au quai et nous souhaitait la Bienvenue. Wow, c’était chaleureux comme ambiance déjà en partant. Saluant notre Capitaine Christian et notre guide Juliette, j’ai pris le chemin de l’accueil pour la petite séance d’information. Nous laissant la carte du site et nous expliquant quelques règles à respecter au long de notre séjour, la jeune fille (dont je ne sais son nom) nous laissait ensuite à notre propre compte pour le restant de la journée.
13h00, je devais me rendre au Camping Les Bélugas avant la tombée de la nuit. Le site du Camping est le plus remarquable des trois. Selon moi, il offre un beau défi à ceux et celles qui désirent vivre un expérience unique loin de toute civilisation (en parlant des refuges et auberge de l’île). Le Camping est situé à 12 km de l’embarcadère, soit à l’extrême Ouest de l’île que l’on appelle Bout-d’en-Haut. En général, cela ne prend que 3 heures pour l’aller en empruntant le sentier principal La Grande Course. Mais, étant en soif d’aventure et de découverte, je me devais de faire tous les sentiers du Sud de l’île avant de prendre le chemin pour le Camping. J’avais 5 heures devant moi, je devais bien prendre quelques temps pour explorer l’île (cliquez sur l’image pour voir plus clairement mon cheminement).
J’ai donc débuté mon aventure avec le Sentier de la Chouette. Le sentier commence à l’accueil et ne fait que 1,7km au total. Il commence dans un sentier aménagé jusqu’aux refuges L’Anse, La Chouette, L’Épervier et Le Bécasseau puis, se transforme dans un sentier plus étroit de type randonnée en forêt traversant l’Anse à Bonhomme. Sur le chemin, on trouve quelques points de vue, traverse une forêt ou le lichen et la végétation est luxuriante.
Le sentier se dit Intermédiaire, mais n’est pas tant difficile, tous peuvent faire ce petit sentier menant à une intersection pour prendre soit La Grande Course ou L’Anse Double. Vous devinerez donc que j’ai pris cette dernière… L’anse Double est un sentier Intermédiaire/Expert de 0,9km. Pour l’avoir fait, je crois qu’en effet elle est bien Intermédiaire. Le sentier s’enfonce vers les Sud grimpant une montagne. J’ai décidé de laisser mon sac de 35 livres au sol pendant la randonnée du sentier. Grimpant quelques mètres, je suis enfin arrivé au point de vue. Hummm, ou est le point de vue … Passant sur des caps de roches me rappelant un peu le Sentier au Parc Régional des Sets-Chutes dans Lanaudière, j’ai trouvé l’emplacement du point de vue qui n’offrait pas tant que ça un si beau panorama. J’ai été déçue mais contente de voir comment l’île est immense malgré ses 13km de longueur.
Après avoir fait le Sentier aller-retour, j’ai repris mon sac au début et repris mon chemin en empruntant La Grande Course. Ce sentier fait au total 14,5 km et est très facile. Il est semi-aménagé, on peut parfois voir des champignons pousser au travers du sentier et quelques traces d’un 4×4 passant par la (surement les employés pour se rendre au Camping Bélugas). Ayant fait que 0,5km, j’ai bifurqué au sentier des Eiders. Le sentier est relativement difficile lorsque la marée est haute, mais dans mon cas la marée commençait à descendre, j’ai donc été correcte pour le faire. Le sentier longe la Grève du côté Sud de l’île passant par L’Anse des Rioux et traversant quelques roches coupantes ressemblant étrangement à celles du Parc National du Bic (schiste). J’ai trouvé cela plaisant malgré que je devais trainer mon gros sac à dos. J’ai continué en marchant dans l’Anse de la Souche et finalement aboutis au Camping Anse à la Boule qui offrait cette belle vue.
J’ai trouvé l’endroit fort bien tranquille et paisible …. Les levés de soleil devaient être vraiment très beaux à voir. J’ai visité les 3 emplacements du site et si jamais il vous vient l’envie d’y aller je vous recommande l’emplacement #2. Pour vous diriger vers chacun des emplacements, il suffit de marcher sur la grève tout simplement tout en observant l’îlot de La Boule dont l’accès est interdit. Sur les lieux, on y retrouve une toilette sèche et de l’eau brute qu’il faut bouillir. Il est possible de s’y baigner, l’endroit est vraiment calme et serein.
Sachant que le temps filait, je devais continuer mon chemin vers l’ouest. J’ai emprunté le sentier du Lièvre. Se disant être Expert, je ne saurais vous dire pourquoi. Le sentier est en forêt tout simplement et ne fait que 1,7 km. Je n’ai pas eue tant de mal à faire le sentier jusqu’à l’Anse aux Épervières, l’un de mes endroits coup de cœur de l’île. Ce point de vue nous amène directement sur la grève ou l’on observe plusieurs ilots ou il est interdit de s’y rendre. La mer était base et il était même possible de marcher sur les îles, mais voulant respecter l’environnement je n’ai fait que contempler la vue. L’endroit était simplement indescriptible, plage composée de sable et de petites roches, je n’avais qu’une chose en tête, vouloir rester des heures et des heures à voir ce magnifique spectacle. Le soleil couchant, m’a justement fait rappelé que je devais continuer mon chemin.
Reprenant le sentier du Lièvre, j’ai finalement pris une petite pause à l’intersection de La Grande Course. Encore, 6,7 km me séparait du Camping. Je commençais à sentir la fatigue alors j’ai pris ma barre énergique, un peu d’eau et j’ai reposé mes pieds pendant 20 bonnes minutes. Sachant que le Sentier la Grande Course se faisait presque en totalité en forêt, je n’aurais pas tant d’arrêt à faire. Je dois dire que cette partie de marche n’était pas aussi exceptionnelle que les autres. Étant seule en forêt, je me suis perdue dans mes pensées tout en marchant le long du sentier et voyant la pancarte disant qu’il ne reste que 4,4km.
Après 2km, voyant l’autre insigne me disant ne rester que 2km, je commençais à avoir hâte de terminer la marche. Mon sac à dos n’aidait pas, je faisais des plus petits pas et diminuait ma vitesse. J’ai d’ailleurs croisé un groupe de perdrix sur le chemin. C’est intense comment ils font peur lorsqu’ils tentent de s’envoler ! Ouff ! Quelques mètres plus loin, toujours seule et n’ayant croisé personne depuis les tout débuts, ma motivation venait de me perdre. J’ai pris une bonne pause pour reposer mes pieds et écouter la nature autour de moi. J’ai trouvé cette passe difficile par moment. Je voulais simplement arriver. Pause terminée, je devais me motiver pour y arriver, moins de 2km m’attendais maintenant. J’ai alors passé de la forêt à la grève pour le restant du sentier passant sur la Pointe de la Chèvre. Je me suis reposé encore un peu.
C’était magnifique comme endroit et beaucoup plus plaisant à marcher que dans la forêt… La marée était basse au moment où je continuais mon chemin et la température descendait tranquillement. Après un kilomètre sur la grève j’ai enfin aperçu cette fameuse pancarte annonçant le Camping Les Bélugas. un peu d’espoir enfin !!! J’avais très hâte ! J’ai finalement aboutis dans Le Petit Havre ou je pouvais voir une petite île découverte par la marée base et un petit Lièvre s’enfonçant dans les arbustes en me voyant arriver. C’était vraiment beau comme endroit ! J’ai contourné la Baie et finalement trouvé mon emplacement de camping. Pour avoir vu les trois emplacements, je trouve que chacun offre un point de vue différent.
L’emplacement #1 se trouve plus vers le Sud, directement sur Le Petit Havre. C’est un bel emplacement isolé sous les bois mais qui m’a le moins accroché. Il est quand même loin de la toilette sèche, de l’eau brute et de l’abri. J’ai pris le petit chemin qui sépare l’emplacement #1 pour me rendre au #2. L’emplacement #2 est bien central, pas tant couvert par les arbres, proche des installations et c’est disons celui qui m’a plus intéressé. J’ai donc campé sur le site #2 sachant qu’il n’y avait personne dans les environs. Laissant mon Sac sur la table à pique-nique, j’ai poursuivis ma route, contournant l’abri pour arriver à un endroit que je ne pourrais même vous décrire. Le spectacle auquel j’avais droit était unique.
Je n’arrêtais pas de me dire que j’avais une telle chance d’être présente à ce moment-là. Je voulais que mon frère voit cette scène tout autant que moi. Il aurait vraiment aimé ! En observant la Cote-Nord, j’ai été voir l’emplacement #3. L’emplacement est situé plus au Nord et est le plus éloigné de tous. Le Site est très grand et isolé. D’ailleurs, on pourrait y mettre deux tentes. C’était mon deuxième choix. Je voyais nombreux moustiques autour de moi et me disait que ca ne sera pas une partie de plaisir à »dealer » avec eux ce soir.
Je suis donc retourné à mon campement pour y installer ma tente, me changer et mettre mon linge chaud, sortir la nourriture et le réchaud, faire bouillir l’eau et voilà il était déjà 18h30. Le soleil se couchait tranquillement et les moustiques étaient voraces cette soirée-là. Pour m’en débarrasser, j’ai donc pris ma nourriture, chaussé mes souliers de marche et j’ai marché vers le pointe du vue. Je me suis installé sur les rochers de la Pointe à Cosaque les pieds à l’air et humais l’air salin du Fleuve. Je ne pouvais avoir de meilleure vue sur le Saint-Laurent.
Ce soir-là, j’ai dîné en tête à tête avec la Côte-Nord. Mon repas déshydraté ne prenait que 13 minutes pour être prêt. J’ai donc envoyé des photos et fait un petit résumé de ma journée via Ma Page Facebook Ma Vie Mon Monde Mes Passions. J’ai observé le traversier de Rivière-du-Loup/Saint-Siméon faire le détour de l’île pour se rendre sur la Cote Nord. Seule au beau milieu du Fleuve, je vivais un moment tellement intense, j’en avais des papillons dans le ventre. La table et le repas prêt, je me suis mis à manger mon Ragout de Bœuf tout en buvant lentement mon Thé vert.
Savourant ce moment, j’espérais entendre le son des bélugas ou des petits rorquals mais en vain, je n’entendais que le son des vagues causées par le vent, frapper les rochers non loin. Terminant le repas, j’ai attendu patiemment le couché de soleil à 19h30 et je suis retournée au campement ranger mes trucs. J’ai ensuite, pris le chemin vers Le Petit Havre avec ma lampe frontale pour aller sur l’île que j’avais vu à mon arrivée. Observant les nombreuses lumières de la ville de Saint-Siméon, les lumières de phares sur la Côte-Nord, les dernières petites lueurs du soleil s’éteindre à l’horizon et les quelques étoiles brillantes apparaitre dans le ciel, j’avais le plus beau spectacle jamais encore vu à ce jour. Je suis restée jusqu’aux environs de 21h00 alors que le ciel me laissait voir nombreuses étoiles. C’était l’un des plus beau ciel jamais vu depuis (le plus beau était sans nul doute celui à Big Interior Mountain au BC) mais celui là était tout juste après ! La fatigue m’a pris et je me suis couché pas trop longtemps après, laissant les images de la journée défiler dans ma tête. Voyez la suite de mes aventures : 2e journée sur l’île aux Lièvres….
Pour avoir de l’information sur l’île aux Lièvres il est possible de visiter le Site Officiel de l’Île aux Lièvres.
Si vous désirez voir les photos de mon séjour, voyez l’album photo Voyage au Québec Jour 5-6 -Ile aux Lièvres.
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